Voix des membres

Un espace dédié à l’expression individuelle des membres de l’ONG, où chacun peut partager ses idées, critiques, analyses et projets postmonétaires. Découvrez des perspectives variées et des réflexions originales qui enrichissent le débat et alimentent notre vision collective d’une société sans argent.

Obsolescence de l'argent...

       Lecapture-décran-2025-03-12-145225_6b9ce.pngs industriels et les commerçants usent et abusent de l'obsolescence programmée, sans pour autant l'avouer. Dans tout objet manufacturé, il y a toujours une pièce programmée pour que le l'objet ne dure pas trop longtemps, qu'il soit ainsi renouvelé, et ainsi pérénise la rotation monétaire, maximiser les profits. La rotation monétaire, c'est le nombre de passages d'une main à l'autre d'une même espèce monétaire, et sur une période donnée. Ça entre dans le calcul du PIB. 
         Pourquoi alors ne pas en faire autant, puisque nous sommes aussi des "acteurs économiques " en tant que consommateurs? Une obsolescence programmée de l'argent, organisée par les vaches à lait nommés "consommateurs"? Voilà une idée qu'elle est bonne aurait dit Coluche!... Si, chaque fois que c'est possible, nous évitons une étape de cette rotation monétaire, nous ralentissons la production, la vente, l'extractivisme et le productivisme. Un grain de sable dans le rouage!... 
        Prenons un exemple: j'achète un pantalon et quinze jours plus tard, je ne rentre plus dedans. Prise de poids ou rétrécissement au lavage, peu importe, le commerçant va se réjouir, la rotation monétaire s'accelère. Plusieurs alternatives se présentent à moi. 1° Je mets mon pantalon en vente sur Ebay, mais c'est encore une transaction entre Ebay, un futur pantaloné et moi, plus une empreinte environnementale inutile due aux échanges de mails, au traitement de l'échange, aux transports du colis, etc. A éliminer!  2° Je dépose mon pantalon dans le conteneur prévu pour le recyclage. C'est mieux, car cela évite la rotation entre Ebay, l'acheteur et le vendeur. Mais j'apprends que ces vêtements partent dans une usine spécialisée qui les trient, en envoie les 20% en meilleur état dans 75 magasins dédiés, transforme les plus mauvais en chiffons de nettoyage, dont 1% seront détruit en déchetterie, le reste part en Europe de l'Est ou en Afrique (où ils ne savent plus qu'en faire). Pas terrible, l'argent continue à tourner mais maquillé écologie et humanitaire!  3° Je revend mon pantalon dans un "vide-grenier", mais même à prix cassé c'estencore de l'argent qui tourne, sans compter le prix de l'emplacement impsoé par la mairie (entre 10 et 15 €). C'est mieux mais ce n'est pas encore ça...   4°  Je donne mon pantalon à un plus mince que moi ou je le dépose dans un magasin gratuit. Le loyer du local, l'électricité et l'eau sont payés par la mairie, il n'y a pas de salariés mais des bénévoles, et en plus c'est un lieu hautement pédagogique. On y expérimente la gratuité, ses avantages et ses contraintes. Il y en a de plus en plus en France et pas seulement pour les vêtements. Il y a aussi des mises en commun d'outils en tous genres, que l'on peut utiliser quand on en a besoin, ce qui est mieux que d'acheter une perceuse pour faire trois trous par an! Il y a même des garages coopératifs où avec l'aide d'un mécanicien de métier on répare soi-même sa voiture. Seules les pièces de rechange, les consommables sont payants. Le gratuit prend une petite place au payant, c'est une obsolescence qui est ici et là programmée pour qu'un jour nous constations que ce foutu argent nous coutait finalement très cher, pour nous empêcher plus souvent qu'il nous permet! 
        A chaque fois qu'on en a les moyens, il faut rendre l'argent obsolète. Cela vaut bien mieux qu'un long discours! Dans mon quartier, j'ai organisé un crédit, sans échéancier ni intérêts, pour éviter à ceux qui ont des fins de mois difficile d'être à découvert et de payer des agios, voire pour certains, de se retrouver "interdits bancaire", ce qui les ferait plonger encore plus profond dans la mouise. Les débiteurs remboursent quand il peuvent, et s'ils ne peuvent pas, nous tentons de mutualiser les charges pour que le système perdure. C'est arrivé il y a peu quand un pensionné handicapé s'est fait pirater 300€ au distributeur de La Poste. Il y a plus de cinq mois de ça que l'affaire traîne et ce sera certainement une perte sèche qui sera moins lourde une fois répartie entre ceux qui sont à l'aise. Si mon banquier l'apprend, il va faire la gueule! La banque c'est bien, mais la coopération, l'entraide, le partage, c'est nettement mieux. En plus, et conytrairement à tout ce que les "gens bien" et raisonnables avaient prédit, aucun des bénéficiaires, pourtant pas très regardant sur l'éthique faute de moyens, n'a abusé ou tenter le moindre détournement. A croire que le bien rend les "gens bons", même si c'est contre-intuitif.  Dans mes moments de fièvre, je rêve d'une obsolescence des banques que nous arriverions à programmer!...