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Description du monde de demain, un monde sans monnaie ni troc ni échange : une civilisation de l'accès - Marc Chinal & JF Aupetitgendre
éd. RJTP, janvier 2021, 288p.
Quatrième de couverture: Du code d'Hammourabi babylonien datant d'environ 1750 avant notre ère, jusqu'au FMI hight-tech actuel, l'humanité n'a cessé de réguler/déréguler l'échange marchand et les monnaies afin que le monde devienne plus serein. Des héros, des intellectuels, des révolutionnaires ont tenté de replâtrer, corriger, réparer cette organisation sociétale qui aujourd'hui détruit humains et environnement. Comble d'une situation kafkaïenne, on sait qu'il faut décroître nos consommations mais le système nous l'interdit sous peine d'effondrement.
4 000 ans d'échecs en prétextant que c'est toujours de la faute des autres, doivent nous faire comprendre qu'il n'y a plus d'autre choix que d'abandonner cette organisation. Mais pour aller vers quoi et comment?...
Deux auteurs aux parcours différents proposent une autre perspective: passer de l'échange marchand, qui paralyse et engendre des ennemis, à l'Accès qui dynamise et soutient une réelle coopération. Thomas More (1516), Edward Bellamy (1887), Denis Blondin (2003) avanient déjà émis l'hypothèse, mais c'est la première fois dans l'histoire de l'Humanité que nous avons l'expérience, le savoir, la technologie et l'aiguillon du danger pour effectuer cette avancée.
Les auteurs:
Jean-François Aupetitgendre: Formation hétéroclite en philosophie, menuiserie, puis intervenant en toxicomanie, généalogiste familial professionnel et maintenant retraité. Dans tous ces domaines, l'impact de l'argent lui est apparu considérable. Il est aujourd'hui auteur d'une petite dizaine de livres et essais.
Marc Chinal: Courtes études économiques, chef d'entreprise (restauration anti-mal-bouffe), puis restaurant-théâtre (expérience inédite), auteur de court-métrages, de documentaires, de BD, maintenant éditeur (édition RJTP: Réfléchir n'a Jamais Tué Personne). En 2013-2014, il organise avec Jean-Paul Lambert les premières rencontres pour une civilisation sans argent. Il se présente régulièrement à diverses élections pour les transformer en tribunes publiques pour la promotion des idées postmonétaires.
Première partie: JF Aupetitgendre pose en introduction la question de l'option entre la rupture et la lente évolution, avec l'idée que dans certaines situations, dans un couple comme dans une société, on peut raisonnablement penser qu'une thérapie, familiale ou économique, peut arranger les choses mais que dans d'autres circonstance, la seule survie possible est dans la rupture, divorcer pour un couple, trancher brutalement le nœud gordien de l'argent pour la société.
De là, il décline la rupture de l'accès, les actions individuelles ou collectives, le salariat, les Institutions, les alternatives, le dilemme entre relance ou austérité, les échanges internationaux, les risque de perdre un changement de paradigme au profit d'un "alter-capitalisme", les stratégies possibles pour aboutir à un résultat. Une centaine de pages denses pour donner une idée des possibles….
Deuxième partie: Marc Chinal, plus technique,évoque la naissance des monnaies, la mécanique des monnaies, la notion de "juste prix", le lien indéfectible entre argent et pénurie. Il détaille les tares propres à l'argent, inscrites dans son ADV: la surconsommation, l'individualisme, la peur de l'autre, la violence, l'égoïsme, la concurrence. Il pose les bases indépassables du système monétaire: la rareté relative, la nécessaire rotation monétaire, la mise en concurrence, le rapport biaisé au temps, le greenwashing pour faire passer les pilules, la croissance économique perpétuelle. Il démonte les alternatives économiques classiques: partage des richesses, revenu universel ou salaire à vie, distributisme….
Dans un second chapitre, Marc Chinal tente de nous donner une idée de ce que pourrait être une société sans argent mais toutefois moderne, civilisée, très loin de la caverne et de sa bougie promises et tout aussi loin du rêve technologique qui ne voit de la société que son fonctionnement mécanique. Il nous parle de démocratie directe, de propriété privée ou d'usage, du marché (capitaliste ou postmonétaire), etc. Il s'interroge sur les questions internationales, le statut des femmes, des tâches indispensables mais rébarbatives, du handicap, de l'activité artistique, de la place laissée aux mathématiques. Il conclu par une imaginaire description d'une de ses journée dans un monde supposé devenu postmonétaire… 183 pages denses qui donneront à chacun matière à penser!...